En 1989, Philippe Bigou, appartenant à la troisième génération de tisserands de la laine, choisit de s’installer comme sous-traitant en tissage. Il acquiert pour cela l’ancienne usine d’Augustin Roudière, là où son père avait été directeur du tissage. Son domaine d’intervention est très varié, des tissus à fort métrage jusqu’à la haute couture de plus haut niveau. Au XXIe siècle, Philippe Bigou abandonne la sous-traitance et choisit de fabriquer des couettes en laine et, surtout, du linge de maison en coton ; il rompt ainsi avec la tradition du Pays d’Olmes centrée sur l’emploi de la laine associé au synthétique. Il opte pour un créneau de niche considérant que la force de ses produits repose sur le choix de fabriquer en France des tissus haut de gamme à base de matières premières naturelles. Fabricant spécialisé, il doit s’adresser en amont et en aval de la fabrication à des sous-traitants pour obtenir les matières premières et effectuer les opérations de finition ; la filière textile régionale ayant disparu, il est contraint de recourir à des entreprises tarnaises et béarnaises. La crise pandémique qui aurait pu le condamner a joué, au contraire, un rôle dans la croissance de l’entreprise : il s’est lancé dans la production d’EPI, a développé la confection et loué pour cela une nouvelle usine. Il poursuit aussi la recherche en diversification de produits en procédant à des essais à base de lin. Aujourd’hui, il pense passer progressivement la main à son fils Guillaume.