Au milieu du XXe siècle, le Pays d’Olmes est déjà un territoire industriel majeur du cardé et du tissage d’habillement de la laine. Au cours des « Trente Glorieuses », sa dynamique sociale et économique lui permet de devenir leader en France dans ces secteurs.
La crise de 1973 frappe modérément le territoire. Ce n’est qu’à la fin de la décennie 1970 que le cardé d’habillement connaît de sérieuses difficultés se manifestant fortement dans les années 1980. Jusqu’en 1984, la croissance s’appuie sur des investissements sans précédent et des innovations de produits. Le territoire profite alors de l’essor du peigné qui se poursuit et de l’extraordinaire croissance du cardé d’ameublement porté par la production de tissus pour automobile de Michel Thierry, compensant les déboires du secteur de l’habillement, du cardé tout particulièrement. Dans cette nouvelle temporalité, marquée par l’incertitude, se mêlent croissance des grands groupes – Roudière, Michel Thierry, SOTAP-Carol – et régression des petites entreprises, qu’elles soient indépendantes ou sous-traitantes.
Le véritable choc pour le territoire est matérialisé par l’entrée en crise du peigné d’habillement dans la deuxième moitié des années 1980. Roudière passe alors sous contrôle du groupe Chargeurs de Jérôme Seydoux. En 1989-1990, il entreprend de dures restructurations ; malgré un mouvement social de grande ampleur, 1500 licenciements directs s’ensuivent, plongeant la région dans la récession démographique et la crise sociale.