L’essor est à nouveau au rendez-vous dans les années 1990.
Dans le peigné, Chargeurs vise autant le haut de gamme en pure laine que le confort avec les bi-extensibles ; cette innovation majeure offre un regain d’activité, alors que les mises au point d’un tissu thermorégulant et d’étoffes antitaches s’avèrent décevantes. De son côté, la SOTAP-Carol devient le n° 3 français des teintures et apprêts. La SAB crée des produits révolutionnaires aux caractéristiques anti-déchirures ou ignifugés.
Ne maîtrisant pas toute la filière textile, le Pays d’Olmes finit par subir la loi des gros acheteurs. Survient alors en 2005 la suppression des quotas d’importation et la percée des tissus chinois. En une demi-décennie, l’habillement disparaît totalement. Puis vient le tour de l’ennoblissement entre 2009 et 2015. Seul demeurent les tissus techniques de Michel Thierry. Leadeur européen du secteur des produits pour automobiles – tissés ou tricotés – au milieu des années 1990, dorénavant tout en synthétique, il se dote d’une usine ultramoderne en 2000. Le groupe manque pourtant disparaître au moment même où il devient leader mondial du tissu pour automobile, en 2008 : l’entreprise subit les conséquences d’un marché fragmenté et hautement concurrentiel ainsi que celles d’un capital social instable. Passée dans les mains d’industriels américains, le devenir de l’entreprise reste fragile. Quant au Pays d’Olmes, les savoir-faire acquis dans la maintenance et le réglage des machines textiles favorisent le maintien ou le développement d’entreprises, sans permettre de retrouver le niveau d’activité de la grande industrie de main-d’œuvre qu’a pu permettre l’industrie lainière.